Apaiser et soulager par l’hypnose

Nous avons pratiquement tous entendu parler de l’hypnose de spectacle, mais c’est l’hypnose Ericksonienne qui est la base de l’hypnose médicale. Elle est aujourd’hui pratiquée dans certains EHPAD comme l’Églantine (Fontaine, 38) pour favoriser le bien-être des patients. Explications…

Qu’est-ce que l’hypnose Ericksonienne ?

L’hypnose Ericksonienne se différencie de l’hypnose de spectacle essentiellement par l’absence de prise de pouvoir sur le sujet. Elle utilise un processus naturel qui permet au sujet de passer dans un mode de fonctionnement cérébral qui n’est ni un état de sommeil, ni un état de vigilance. Le sujet est absorbé dans un scénario proposé par le thérapeute, lui permettant de se centrer sur lui-même tout en se déconnectant de son environnement. On dit que le sujet est alors dans un état de conscience modifiée intermédiaire entre la veille et le sommeil.

Comment se déroule une séance ?

La séance se déroule en 3 phases :

1. L’induction : Pendant cette phase, le thérapeute suggère au patient de se focaliser sur un sujet précis pour lui permettre de s’éloigner progressivement des perceptions du milieu extérieur. Cette séance peut s’apparenter à de la relaxation.
2. L’état de dissociation : Le thérapeute utilise un scénario pour aboutir à une certaine dissociation entre le vécu réel (le sujet est dans son fauteuil) et ses perceptions (il se voit et se sent ailleurs).
3. La séance se termine par un retour aux perceptions ordinaires, une réorientation.

Quelle est son efficacité ?

Il est difficile de faire des études pour démontrer l’efficacité de l’hypnose en raison de l’hétérogénéïté des populations étudiées, des opérateurs et des indications possibles. Par contre, la pratique commence à être reconnue comme efficace dans certaines indications par les instances officielles (HAS*, rapport de l’INSERM**).

 

Nous proposons d’évaluer l’intérêt de l’hypnose dans la prise en charge du résident en EHPAD, en tenant compte de ses particularités (vie en collectivité souvent non choisie, dépendance, troubles auditifs, cognitifs, psychologiques…).

 

Dr Meriem Karroum Debza
Médecin coordonnateur à l’EHPAD Églantine

 

*HAS : Haute Autorité de Santé
*INSERM : Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale