Il y a des couloirs où les murs semblent écouter… pour veiller. C’est ce qu’on découvre, un peu intrigué, en poussant la porte de la Résidence Paul-Henri Chapuy à Vaulx-en-Velin. Dans notre tout nouveau pôle gérontologique associatif, un drôle de dispositif a trouvé sa place discrète : OSO AI, une intelligence artificielle qui n’a pas d’yeux, mais de grandes oreilles. Et contrairement à ce que la formule pourrait laisser entendre, c’est plutôt rassurant.
Une oreille bienveillante – une vigilance respectueuse de l’intimité
Déployée pour la première fois par le CHU de Brest, OSO AI est une innovation 100 % française, née d’un subtil équilibre entre technologie de pointe et bon sens gériatrique. Son principe est simple : analyser les sons émis dans une chambre (bruits de chute, cris, toux, appels à l’aide, agitation inhabituelle…), sans capter d’image, sans stocker de données sonores, sans intrusion. Juste une présence invisible mais bienveillante, qui, en cas d’anomalie, transmet une alerte directement sur le terminal de l’équipe.
Déjà éprouvée : les chiffres du CHU de Brest parlent
Testée pendant un an dans une unité du CHU de Brest, OSO AI a livré des résultats concrets :
- 712 alertes enregistrées sur un étage en janvier 2025, dont 237 appels de confort,
- 90 % d’alertes jugées pertinentes,
- 32 % de temps gagné dans la détection des chutes,
- et surtout, une satisfaction des soignants qui évoquent un outil « rassurant, discret, fiable ».
Comme quoi, l’oreille peut parfois dépasser l’œil en matière de prévention.
Une oreille qui veille sans déranger
À la Résidence Paul-Henri Chapuy, le dispositif est en place au sein de l’USLD dont les chambres ont été équipées dès l’ouverture. Une première à cette échelle pour un établissement associatif.
Le choix n’est pas gadget : les équipes ont misé sur une technologie qui respecte l’intimité autant qu’elle renforce la sécurité.
Une pièce d’un modèle plus large
L’installation d’OSO AI ne tombe pas du ciel : elle s’intègre dans une philosophie de soin plus globale portée par le Groupe ACPPA et en lien avec l’approche CARPE DIEM portée par la résidence. Ici, l’innovation ne doit jamais désincarner le soin. L’architecture a été pensée pour le lien social, les unités pour la proximité, les équipements pour la prévention intelligente et discrète :
- lits très basse hauteur,
- veilleuses détectrices de mouvement,
- tiers-lieu ouvert au quartier…
OSO AI n’est qu’un rouage, mais il symbolise bien une manière nouvelle de penser la présence et la vigilance dans les lieux de vie pour les aînés.
En résumé ? Un allié invisible, qui complète les équipes sans jamais les remplacer.
À suivre : retour d’expérience dans quelques mois. Comme le dit la directrice du site, Édith Capendu : « Ici, on n’installe pas des gadgets. On teste ce qui peut vraiment améliorer la vie, pour tout le monde. »
